1er au 4 juin 2013
Roma... Difficile pour ne
pas dire mission impossible de décrire en quelques mots un lieu avec
autant d'histoire, autant de sites illustres, autant de grands noms
qui ont bâti cet empire !
Nous nous contenterons
donc de vous présenter nos coups de cœur en photos et de vous
raconter quelques anecdotes.
|
Colisée de Rome, inauguré en l'an 80 |
Ruines antiques... Nous
débutons par le Colisée : impressionnant ! Et la file pour y
entrer l'est tout autant ! Ayant déjà visité celui de Nîmes, nous
décidons de ne pas jouer au parfait petit touriste et d'aller voir
ailleurs, Rome nous attend.
Idem pour l'entrée aux
Forums romains et impériaux... une longue file... qu'est-ce que ça
doit être en été ! Par contre, en empruntant la Voie Sacrée qui
vit défiler maints généraux vainqueurs, on a une bonne vue sur les
ruines les plus importantes de ce qui fut le centre religieux,
politique et commerçant de la Rome antique.
|
Ruines du Forum romain |
Soyons francs, mis à
part quelques Arcs de triomphe et obélisques bien conservés, le
reste est en... ruines ! Il faut faire un effort pour imaginer ces
magnifiques temples et édifices érigés il y a 2 000 ans... La
colonne Trajane est sûrement la plus impressionnante et la mieux
conservée de tous ces monuments antiques. Plus d'une centaine de
scènes sculptées racontent des épisodes de la guerre de Trajan
contre les Daces, un chef-d'oeuvre !
|
Piazza Venezia, Monument à Victor Emmanuel II |
Devant tant d'affluence,
nous décidons de poursuivre notre découverte de Rome à travers ses
plus belles places ou piazzas. Piazza Venezia
nous a estomaqués ! L'envergure et la splendeur du monument dédié
au premier roi de l'Italie unifié (1870), Victor Emmanuel II, sont
sans égal dans le genre. Les palais vénitiens qui bordent la place,
même s'ils sont très beaux, sont littéralement écrasés par cet
immense monument d'un blanc éclatant !
|
Réal à la Place du Capitole |
À
l'arrière du monument de Victor Emmanuel, on se retrouve sur la
Place du Capitole, l'antique colline qui symbolisa la puissance de
Rome et où siège aujourd'hui le gouvernement de la ville. La place
fut en partie conçue et aménagée par nul autre que Michel-Ange à
partir de 1536. Elle est bordée de trois palais et au centre, une
statue équestre de Marc-Aurèle. L'église Santa Maria d'Aracoeli,
précédée d'un bel escalier construit en ex-voto après la peste de
1346, présente une façade plate et austère. Elle fut élevée en
1250 à l'endroit où une Sybille annonça à Auguste la venue du
Christ.
|
Piazza Navona |
Puis,
nous nous sommes dirigés vers la Piazza Navona,
la place préférée de Lucie qui a déjà visité Rome en 1997. Elle
a conservé la forme du stade de l'empereur Domitien dont elle occupe
l'emplacement. Réservée aux piétons, c'est un lieu de rendez-vous
agréable et animé, l'endroit idéal pour une pause et pour savourer
une bonne gelato !
Tout autour, les cafés et restos débordent d'activité alors que le
centre est occupé par les peintres et les amuseurs publics. Au
milieu de la place se dresse la magnifique fontaine des Fleuves,
œuvre du Bernin (1651). Les statues y représentent les quatre
fleuves (Danube, Gange, Rio de la Plata et Nil), les symboles des
quatre parties du monde. Parmi les églises et palais qui bordent la
place, l'église de Sant'Agnese in Agone est remarquable par sa
façade baroque.
|
Piazza di Spagna |
Le
lendemain, nous poursuivons la visite des places avec la Piazza
di Spagna. Le métro ne
fonctionne pas, les autobus sont bondés, nous irons donc à pied,
c'est la meilleure façon de découvrir la ville. En route, nous
rencontrons la Place de la République et le Palais présidentiel
(Quirinale) qui est fort bien gardé. La Piazza di Spagna doit son
nom à l'ambassade d'Espagne qui occupa un palais adjacent à la
place au 17e s. Elle est dominée par un majestueux escalier du 18e
s. qui mène à l'église Trinité-des-Monts. Une fontaine en forme
de barque orne la place. De là part la Via dei Condotti, bordée de
boutiques luxueuses et du fameux Caffè Greco,
fondé en 1760 et fréquenté par Goethe, Berlioz, Wagner, Stendhal
etc.
|
Pont et Castel Sant'Angelo |
Nous
sommes en début d'après-midi, la Place St-Pierre n'est pas loin,
pourquoi pas aller y jeter un coup d'oeil ? Nous traversons le Tibre
et nous ajoutons la Piazza Cavour
sur notre liste des places visitées avant d'atteindre le Castel
Sant'Angelo. «Cette imposante bâtisse fut construite en 135 comme
mausolée pour l'empereur Hadrien et sa famille. Grégoire le Grand,
au 6e s., bâtit une chapelle sur le mausolée pour commémorer
l'apparition d'un ange qui, remettant son épée au fourreau,
signifia la fin d'une épidémie de peste. En 1527, lors du sac de
Rome, Clément VII s'y réfugia. Le château St-Ange est relié à la
rive gauche du Tibre par le joli pont St-Ange orné d'anges baroques
sculptés par Le Bernin et des statues des saints Pierre et Paul (16e
s.).»
Nous
retraversons le Tibre sur le Pont Victor Emmanuel cette fois-ci pour
atteindre la Piazza San Pietro
(Place St-Pierre). «Cernée par les deux bras en arc de
cercle de la colonnade, sobre et solonnelle, elle fut commencée en
1656 par Le Bernin, le maître du baroque. Au centre se dresse
l'obélisque du 1er s. avant J.-C. transporté d'Héliopolis à Rome
en 37 sur l'ordre de Caligula. Au sommet, est conservée une relique
de la Sainte-Croix.»
«C'est Constantin, le
premier empereur chrétien, qui décida en 324 la construction d'une
basilique là où St-Pierre avait été déposé après avoir été
martyrisé dans le cirque de Néron. Le bâtiment actuel date du 17e
s. Sa façade avec ses 115 m de largeur et 45 m de hauteur est
gigantesque; elle masque la coupole, symbole du Vatican. C'est de la
loggia centrale, que le pape donne sa bénédiction «urbi et orbi» (à la ville de Rome et au monde entier).»
|
Basilique St-Pierre de Rome |
Des
travaux de rénovation, des barrières, des centaines de chaises
installées sur la place, des écrans géants, un podium, des groupes
qui défilent sans cesse avec leurs guides qui s'époumonent, tout ce
bazar contribue à réduire sensiblement la majesté et la grandeur
du lieu. Réal est déçu, il s'attendait à plus beau, plus grand,
plus doré.
|
Nef de la Basilique St-Pierre de Rome |
On
pensait avoir vu de longues files au Colisée eh bien, on n'avait
rien vu ! Plus d'une heure et demie d'attente pour entrer à
l'intérieur de la Basilique... Nous sommes à Rome, on ne peut pas
ne pas visiter la Basilique, on prend donc notre courage à deux
mains et on se dit que demain ce ne sera pas mieux, alors on se met
en ligne. Finalement, le temps passe vite. Nos compagnons italiens
d'en avant sont rigolos; à tour de rôle ils vont acheter une série
de cartes postales à l'effigie du nouveau pape, il Papa,
comme disent les italiens puis des timbres du Vatican; un bureau de
poste, installé dans une caravane sur la Place St-Pierre, vend des
timbres du Vatican et vous permet de poster vos cartes... bien
pratique n'est-ce pas ? Avez-vous reçu la vôtre ? À l'arrière,
c'est une famille asiatique, des grands-parents jusqu'aux petits de
6-7 ans en passant par les ados. Sont-ils catholiques ou visitent-ils
les églises comme nous visitions les temples bouddhistes en Asie ?
Comprennent-ils quelque chose à notre religion ? Faute de trouver
une langue commune, on ne le saura pas...
|
Bénitier de la Basilique St-Pierre |
On
entre finalement dans la Basilique St-Pierre à 17hre; elle ferme à
19hre, on se dit qu'on devrait en avoir assez de 2 heures mais, oh
surprise, il y a une messe en cours et seule la partie arrière de la
basilique peut se visiter. Les bénitiers de marbre de chaque côté
de la nef sont magnifiques et immenses; ils permettent d'apprécier
la dimension de la basilique qui peut accueillir 60 000 personnes. Le
baldaquin de bronze qui surmonte l'autel a 29 m. de haut,
l'équivalent d'un édifice de 10 étages ! On peut comparer la
longueur de St-Pierre à celle des autres grandes églises du monde
grâce à des marques sur le sol de la nef. Impressionnant !
|
La Pietà de Michel-Ange |
La
première chapelle à droite abrite la fameuse Pietà, chef-d'oeuvre
de Michel-Ange sculptée en 1500 (en fait, une copie, l'originale est
aux Musées du Vatican).
Les chapelles se succèdent plus richement
décorées les unes que les autres. Les monuments funéraires des
papes Jean XXIII et Jean-Paul II sont particulièrement vénérés
par les visiteurs.
|
Choeur de la Basilique St-Pierre de Rome, baldaquin au-dessus de l'autel. fidèles de Bergame |
Comme
on ne peut visiter plus avant à cause de la messe en cours, on se
dit qu'on pourrait se joindre aux fidèles, profiter d'un banc pour
se reposer un peu et contempler au moins de loin le choeur. Peut-être
à cause de nos cheveux gris et de nos appareils photos bien sagement
rangés, les gardiens nous permettent d'aller rejoindre la foule de
fidèles (plus de 1 000 personnes) qui, à l'évidence, forme un
groupe puisqu'ils ont tous au cou un petit foulard aux couleurs du
Vatican (jaune et blanc) avec une inscriptions J XXIII. Évidemment,
la cérémonie se déroule en italien et, même si notre italien
n'est pas encore au point, on capte ici et là un mot, une phrase et
finalement le puzzle s'assemble... Nous sommes le 3 juin 2013 et tout
ce beau monde vient de Bergame en Lombardie, la ville natale du pape
Jean XXIII, pour commémorer le 50e anniversaire de sa mort, le 3
juin 1963 !
La
messe est solennelle, il y de nombreux officiants. Après la
communion, il y a de l'agitation dans la foule, on élève une
bannière à l'effigie de Jean XXIII, quelques personnes laissent
leur banc et se dirigent vers l'avant, il semble s'y passer quelque
chose, on les suit donc.. On se retrouve nez à nez avec le Garde
suisse, sur la première rangée mais il n'y a rien à voir...
pourquoi tout ce brouhaha ? Après quelques minutes à ne pas trop
savoir s'il faut partir ou rester là, tout à coup, une rumeur
s'élève dans la foule, on applaudit, les foulards jaunes et blancs
s'agitent au-dessus des têtes, les appareils photos s'activent et
mes voisines s'écrient : «Il Papa ! il Papa !»
Incroyable mais vrai, parmi tous
les prêtres, évêques, chanoines et autres, on distingue une
calotte blanche qui s'avance ! Le Pape Francesco en personne ! Rien
de moins ! On n'en revient pas ! On aurait voulu le voir et on
n'aurait pas pu !!!
|
«Il Papa Francesco» en personne ! |
Avec
tous ces ecclésiastiques qui l'accompagnent on ne le voit pas très
bien... heureusement qu'il a sa calotte blanche pour nous permettre
de ne pas le perdre de vue. Mais voilà qu'au grand désespoir de mes
voisines, le Pape disparaît dans l'allée centrale pour aller on ne
sait où... Non mais, on ne l'a pas vu longtemps, s'indignent mes
voisines, c'est trop court ! Le garde suisse nous rassure, il va
revenir... On a compris plus tard qu'il était allé se recueillir
sur la tombe de Jean XXIII. Effectivement, quelques minutes plus
tard, la clameur reprend, les foulards volent, les appareils photos
sont portés à bout de bras, le Pape revient vers l'autel, salue la
foule et s'assoit sur son trône. Mes voisines sont en larmes !
|
Le Pape nous bénit ! |
|
Réal et le soulier de St-Pierre |
S'ensuit un discours du cardinal de Bergame puis, à son tour, le
Pape prend la parole pour remercier et vanter les mérites de Jean
XXIII. Ensuite, tous les dignitaires de Bergame défilent devant le
Pape et lui sont présentés. Le Pape prend le temps de dire un petit
mot à chacun, il est très chaleureux et attentif. Finalement, le
Pape salue une dernière fois, bénit la foule et quitte le choeur
toujours entouré d'une panoplie de soutanes.
Mes voisines sont
comblées, quel beau voyage elles ont fait à Rome, elles s'en
souviendront toute leur vie !
Avec
tout ça, il est 19hre, allez ouste, dehors, on ferme ! C'est donc en
vitesse qu'on ira croquer une photo du bronze de St-Pierre sur son
trône et, comme le veut la tradition, nous avons mis la main sur le
soulier de St-Pierre. Nous n'aurons donc pas tout vu de la Basilique
mais nous aurons vu IL PAPA
!
|
Panthéon |
Au retour, nous nous
arrêtons au Panthéon, un édifice antique très bien conservé,
élevé par Agrippa en 27 av. J.-C. Le temple fut reconstruit par
Hadrien (117-125) puis transformé en église au 7e siècle. Le
porche est supporté par 16 colonnes de granit dont 13 sont
d'origine. Nous n'avons pas pu visiter l'intérieur, il était trop
tard. On raconte que le Panthéon fut dégarni de ses bronzes par Le
Bernin qui les utilisa pour couler le baldaquin qui surmonte l'autel
de la Basilique St-Pierre... pas surprenant donc de voir les
monuments de la Rome antique en ruines puisque, même au 17e siècle,
on ne se privait pas de les piller !
|
Fontaine de Trevi |
Sur notre chemin, nous
rencontrons aussi la fameuse Fontaine de Trevi. «C'est un
grandiose monument baroque conçu en 1762 à la demande du pape
Clément XIII. De la niche centrale jaillit la figure de l'Océan,
juchée sur un char guidé par deux chevaux marins et deux tritons.
La tradition veut que tout visiteur jette dans la vasque, en lui
tournant le dos, deux pièces de monnaie : l'une doit lui
assurer son retour à Rome, l'autre lui permettra de réaliser un
vœu.» Lucie avait fait
l'exercice en 1997 et la voilà de retour à Rome, quant au vœu ? Il
s'es réalisé aussi, Réal est là avec elle !
Nous
rentrons au camping-car un peu fourbus, ce fut une bonne journée !
Et, nous rions encore à la pensée de notre rencontre surprise avec
le Pape Francesco !
Le
lendemain, c'est pluvieux le matin alors grasse matinée romaine. Fin
de matinée, le soleil sort et nous aussi ! Allez, c'est le tour des
Musées du Vatican ! Armés de patience et de bonnes intentions en
imaginant la file qui doit nous attendre devant l'entrée des musées,
voilà qu'à notre grande surprise, il n'y a pas de file ! Peut-être
que le prix d'entrée de 16 euros en a rebuté quelques uns mais ils
ont eu tort.
|
Aux Musées du Vatican |
Bien
sûr, la visite des Musées du Vatican est surtout connue pour la
fameuse chapelle Sixtine mais il y a beaucoup plus : de
magnifiques sculptures et pièces égyptiennes, étrusques, grecques
et romaines, une pinacothèque renfermant des tableaux de Raphaël,
de Vinci et Caravage, les Chambres de Raphaël, quatre pièces
décorées de fresques peintes par le maître et ses élèves
(1508-1517) et même une collection d'art religieux moderne réunie
par Paul VI.
|
Chapelle Sixtine, fresques de Michel-Ange |
Le clou de la visite est évidemment l'illustre Chapelle Sixtine qui vient
tout juste d'être utilisée pour le conclave et l'élection du Pape
Francesco. La chapelle doit son nom au pape Sixte IV qui la fit bâtir
de 1477 à 1483 : 40 m de long, 13 m de large et 21 m de haut.
Elle doit sa célébrité au fait que sa décoration est l'oeuvre des
plus grands artistes de la Renaissance; Michel-Ange, Le Pérugin,
Botticelli, Pinturicchio notamment. Plafonds et murs complètement
recouverts de fresques, vide de tout mobilier sauf un discret autel,
remplie de visiteurs, elle apparaît surprenamment petite et sombre
au premier coup d'oeil !
La
célèbrissime voûte peinte par Michel-Ange de 1508 à 1512 et
illustrant la Bible depuis la création de l'homme jusqu'au Déluge
ainsi que la fresque du Jugement dernier peinte au dessus de l'autel
à partir de 1534 sont exceptionnelles. «Ces
représentations impressionnantes qui démontrent une parfaite
maîtrise de l'anatomie humaine et du mouvement ont radicalement
transformé le cours de l'évolution de la peinture en Occident.»
Devant
autant de richesses accumulées par les papes depuis des centaines
d'années, on ne peut que s'émerveiller mais aussi s'interroger sur
leur bien-fondé... à chacun son opinion à ce sujet...
Somme
toute, notre visite aux Musées du Vatican fut mémorable et elle fit
en sorte que notre séjour à Rome se termina sur un point d'orgue.
Et, puisque tous les chemins mènent à Rome, peut-être y
reviendrons-nous un jour, il y aurait encore tant à y voir et à y
découvrir !